Supervision une dépense ou un investissement ?
26 novembre 2018, Jacqueline LaBrie

Selon le guide
de normes de pratique en médiation familiale, la supervision se définit comme
un support théorique et pratique au médiateur accrédité avec engagement, avec
l’objectif d’assurer la qualité de cette pratique.
Une importante
responsabilité pour le superviseur « assurer la qualité de la pratique de la
médiation »
C’est une
obligation pour le médiateur d’être supervisé dans ses premiers mandats pour
obtenir une accréditation à titre de médiateur familial. D’où l’impression pour
certain d’engendrer une dépense pour être enfin reconnu médiateur.
La supervision
vise aussi à sensibiliser le médiateur au respect des règles de l’art, aux
connaissances requises et à la capacité du médiateur à guider les
conjoints/parents vers une entente équitable. Comment respecter les règles de
l’art pour le médiateur si la supervision n’est rien d’autre qu’une exigence à
laquelle il faut se soumettre et se libérer le plus tôt possible. Une dépense
de trop pour plusieurs.
La supervision
vise également le développement et le raffinement des habilités et stratégies
d’intervention du médiateur/supervisé, tant au niveau du contenu que du
processus, en prenant en compte un mandat de médiation globale ou partielle. Ici
interviennent les notions du savoir-être et du savoir-faire, par conséquent
beaucoup plus qu’un calcul mathématique des mandats supervisés, ce qui demande
un investissement dans la relation superviseur/supervisé.
La relation
superviseur/supervisé engage la responsabilité du superviseur et sa conscience
professionnelle. Il vérifie et consolide chez le supervisé ses connaissances
des règles de base avant son premier mandat et par la suite.
Le mandat du
superviseur est aussi de guider et encadrer le médiateur dans l’analyse de sa
pratique et la compréhension des enjeux de son rôle auprès des
conjoints/parents en situation de transformation familiale.
Est-ce que 40
mandats de médiation finalisés en médiation familiale sont suffisants pour
assurer la qualité de la pratique de la médiation familiale? Est-ce que le fait
d’avoir jouer le rôle de superviseur dans le cadre de formation académique
garanti un support théorique et pratique au médiateur en voie d’acquisition son
accréditation dans la spécificité de la médiation familiale?
Il est primordial d’accorder une grande attention à la fonction du superviseur dans le processus du maintien et le développement d’une qualité dans la pratique de la médiation. Le superviseur doit investir dans l’acquisition de compétences spécifiques à la pratique de la médiation familiale. Si la supervision n’est qu’une autre source de revenus pour rentabiliser sa pratique professionnelle, le supervisé conservera l’impression que la supervision est plutôt une dépense qu’un investissement.
Il me semble nécessaire que le Ministère de la Justice, par règlement, encadre aussi le développement des superviseurs et qu’au besoin un soutien financier soit accordé pour mettre de l’avant des formations à la supervision avec l’objectif d’assurer la qualité de cette pratique.